Sharon Pollock (1936-2021) was a towering figure in Canadian theatre. Playwright, actor, director, artistic director, and public intellectual, she came to the stage in the late sixties and played a key role in shaping the theatre life of this country with innovative, challenging plays like Walsh, Blood Relations, Doc, Fair Liberty’s Call, Whiskey Six Cadenza, Moving Pictures and many more. Sharon was also a major force exploring the broader cultural life of this country. Many of her finest plays draw directly on difficult or silenced stories and voices that contribute to our shared history. By telling those stories in Komagata Maru Incident, Walsh, Generations and Sweet Land of Liberty, she raised uncomfortable questions and revealed serious gaps in our understanding of who we are as Canadians and as human beings.
The 1970s saw the rise of Canadian theatre and the burgeoning of Canadian women writers. This was the generation of Margaret Laurence, Margaret Atwood, Alice Munro, Carol Shields, and Sharon Pollock; however, if getting published as a woman presented gender-specific challenges, having a voice in our theatres was doubly difficult. Sharon, however, had a voice, a talent, and a presence that could not be denied. She broke new ground and blazed a trail as both a creative artist and as a powerful person who had to be taken seriously; moreover, she did this by staying in Canada, by writing for our stages, and telling us much we did not know about our history. Sharon received many awards and accolades including appointment to the Order of Canada in 2012 and two Governor General’s Awards for Drama: For Blood Relations in 1981 and Doc in 1984.
Now is the time for us to pause and reflect, remember and celebrate. Sharon Pollock was a force of nature and, as her biographer, I came into direct contact with her strong commitment to her art and her unwavering determination to raise her voice on and off stage as a public intellectual, whenever she saw injustice. She was a news junkie, with strong opinions, a voracious reader of murder mysteries, a woman with a huge sense of humour, who set a very high bar for excellence in productions as well as writing. The woman I came to know also played many other real life roles–she was a daughter, a mother, a wife and lover, a grandmother, a friend, a mentor, a lecturer, an adjudicator, and a rescuer of injured animals. She inspired others and championed many causes. Sharon once asked, “If your own view of the world is never played back to you, do you exist?” (quoted from Kathleen Flaherty’s “The Many Voices of Sharon Pollock” in Making Theatre [page 406]), and she answered her question through her life and work. We shall miss her indomitable energy, but we have her plays and must return to them, read them, stage them, and rediscover the power of her voice and vision.
Sherrill Grace, author of Making Theatre: A Life of Sharon Pollock (2008) and Tiff: A Life of Timothy Findley (2020).
Sharon Pollock (1936-2021) a été une figure dominante du théâtre canadien. Dramaturge, comédienne, metteure en scène, directrice artistique et intellectuelle publique, elle est entrée en scène à la fin des années 60 et a joué un rôle clé dans le développement de la vie théâtrale au Canada avec des pièces innovantes et stimulantes telles que Walsh, Blood Relations, Doc, Fair Liberty Call, Whiskey Six Cadenza, Moving Pictures et bien d’autres. Sharon fut également une force majeure de l’exploration de la vie culturelle plus large de ce pays. Plusieurs de ses pièces les plus marquantes s’inspirent directement d’histoires difficiles ou de voix réduites au silence qui contribuent néanmoins à notre histoire commune. En racontant ces histoires dans Komagata Maru Incident, Walsh, Generations et Sweet Land of Liberty, elle a soulevé des questions inconfortables et révélé de graves lacunes dans notre compréhension de qui nous sommes en tant que Canadien·ne·s et en tant qu’êtres humains.
Les années 1970 ont vu l’essor du théâtre canadien et la floraison des écrivaines canadiennes. Ce fut la génération des Margaret Laurence, Margaret Atwood, Alice Munro, Carol Shields et Sharon Pollock ; cependant, si être publiée en tant que femme présentait déjà des défis spécifiques au genre, obtenir une place dans nos théâtres était doublement difficile. Sharon, par contre, avait une voix, un talent et une présence indéniables. Elle a innové et a ouvert la voie à la fois en tant qu’artiste créatrice, mais aussi comme personne puissante qui devait être prise au sérieux. De plus, elle a fait tout cela en demeurant au Canada, en écrivant pour nos scènes, et en nous racontant beaucoup de choses que nous ne savions pas au sujet de notre histoire. Sharon a reçu de nombreux prix et distinctions, dont sa nomination à l’Ordre du Canada en 2012, ainsi qu’à deux reprises le prix du Gouverneur général en théâtre : pour Blood Relations en 1981, puis pour Doc en 1984.
Le moment est venu pour nous de prendre une pause et de nous recueillir, de nous souvenir et de célébrer. Sharon Pollock était une force de la nature et, en tant que sa biographe, je suis entrée en contact direct avec son engagement marqué pour son art, de même qu’avec sa détermination inébranlable à élever sa voix sur et hors scène comme intellectuelle publique, et ce chaque fois qu’elle remarquait de l’injustice. Elle dévorait l’actualité avec ses opinions fortes, se voulait une lectrice insatiable de polars, était une personne avec un grand sens de l’humour, et a placé la barre très haut pour l’excellence dans les productions théâtrales ainsi que dans l’écriture. La femme que j’ai connue a également joué de nombreux autres rôles en dehors de la fiction : c’était une fille, une mère, une épouse et une partenaire, une grand-mère, une amie, une mentor, une conférencière, une arbitre et une sauveteuse d’animaux blessés. Sharon en a inspiré bien d’autres et a épousé de nombreuses causes. Un jour, elle demanda : « Si votre propre vision du monde ne vous est jamais restituée, existez-vous ? » (citée dans « The Many Voices of Sharon Pollock » de Kathleen Flaherty, Making Theatre, p. 406) ; c’est à travers sa vie et son œuvre qu’elle a répondu à sa question. Son intraitable énergie nous manquera, or nous avons ses pièces dans lesquelles nous devons replonger et les lire, les mettre en scène, afin de redécouvrir la force de sa voix et de sa vision.
Sherrill Grace, autrice de Making Theatre: A Life of Sharon Pollock (2008) et de Tiff: A Life of Timothy Findley (2020).