Near the beginning of this eloquent, passionate, and highly innovative article, Dylan Robinson comments that “all writing is addressed to specific and general audiences.” What in many essays might be a bland truism here becomes a shaping principle, as Robinson challenges himself and his readers more deeply to consider the ethical positions they can and should take in relation to the crucial issues he raises. He sets out “to examine the degree to which Indigenous sovereignty is constituted through gestures of welcome that take place in spaces of transit and gathering.” To this end, he explores a fascinating range of public performances through a sophisticated and illuminating theoretical lens—but he also does much more. The essay is itself a powerfully performative “act of gathering, of gathering strength and acknowledging Indigenous voices and bodies, rather than a container for Indigenous content.” Through a viscerally effective use of form, Robinson invites Indigenous and settler readers to live their very different relationships to questions of Indigenous sovereignty. By distinguishing sections of the essay intended for a general audience from those that are “sovereign space, written for Indigenous readers,” he obliges his varied audiences to acknowledge their own positionalities and responsibilities as readers and citizens. In the process, he deepens our sense of the performative and political potential of writing and reading themselves. Uncompromising, unsettling, and compulsively engaging, Dylan Robinson’s path-breaking essay richly merits the Richard Plant Award for 2016.
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Vers le début de cet article hautement innovateur, passionné et éloquent, Dylan Robinson affirme que « toute écriture interpelle des publics généraux et spécifiques ». Ce qui pourrait être dans de nombreux essais un truisme banal devient ici un principe de base au fur et à mesure que Robinson soulève pour lui-même et le lectorat le défi de piocher profondément dans le but de reconnaître les positions éthiques qu’on peut et qu’on doit assumer en face des enjeux urgents qu’il soulève. Il prend comme point de départ « l’étude du degré auquel la souveraineté indigène est constituée par des gestes d’accueil qui se produisent dans des espaces de passage et de rassemblement. » À cette fin, il explore une gamme fascinante de performances publiques en se servant d’une lentille théorique éclairante et sophistiqué. Ce n’est pas tout. Il va encore plus loin. L’essai est en lui-même un acte puissamment performatif de « ramasser, ramasser la force et de reconnaître les corps et les voix Indigènes, plutôt que d’être le contenant de contenu Indigène. » En se servant d’une forme viscéralement efficace, Robinson invite les lecteurs et lectrices indigènes et colonisateurs/colonisatrices à vivre leurs rapports très distincts aux questions de la souveraineté indigène. Son approche, qui fait la distinction entre les sections à l’intention d’un auditoire général et celles qui sont « l’espace souverain, écrites pour un lectorat indigène », oblige ses divers publics à reconnaître leurs propres positionnements et responsabilités en tant que lecteurs/lectrices et citoyennes/citoyens. En cours de route, il rend encore plus profond notre sens du potentiel politique et performatif des actes mêmes d’écrire et de lire. Sans compromis, dérangeant, et irrésistiblement séduisant, l’essai iconoclaste de Dylan Robinson mérite richement le Prix Richard Plant pour 2016.