2017 Winners
This year the competition resulted in a tie. As a result, we are pleased to announce that the 2017 Prize will be awarded to two recipients as presented in alphabetical order:
Katrina Dunn, “Liquid Apocalypse: Contemporary Canadian warnings in theatrical form”
This was a powerful - and chilling paper – that was at once eloquent in its evocation of the ocean and its profound significance to human life; impressive in its construction of a complex conceptual framework that laid out the growing threat of humanity to the oceans; and riveting in its deepening and nuanced application of that thesis to two contrasting Canadian plays and their unique energies in production. Drawing on a wide range of scientific thought and performance theory to reveal invaluable insights into the new aesthetic and dramaturgical forms that are emerging in response to the Anthropocene, Dunn’s clear, focused but richly textured analytical writing was further enhanced by a compelling presentation. By gently drawing the listener in before revealing the deeper and direr implications of what they were being told, the paper established an impressive performance arc that allowed the author to demonstrate her thesis in full force without causing the listener to shut down from shock, making it one of the best responses to the conference call that the committee witnessed in 2017.
Kelsey Laine Jacobson, “‘Everything is True, Some Things are Scripted’: Good Fences and the Dialogue of Truthfulness”
Kelsey Jacobson’s intriguing puzzlebox of a paper began by acknowledging the simple but indisputable act of violence – the fatal 1998 shooting of an oil executive by a rancher over land usage issues – that helped inspire Calgary’s Downstage Theatre’s touring production of Good Fences, a semi-documentary piece of theatre exploring the tense relationship between Alberta’s ranching and oil industries. However, from there, Jacobson impressively combined a judicious use of theory, and a wealth of high-quality primary research to convincingly argue that far from attempting to resolve and “close the case,” for its viewers, the piece uniquely blended the real and fictional elements of the story, of the people/actors in the play, and of the make-shift, site-specific “playing spaces” in small communities, to constantly challenge the shifting interface between memory, reality, and “truth” in the minds of the audience, and effectively jolt them out of their comfortable understandings and political positions. Her close, compelling analysis of the 2012 and 2015 versions of the show, as informed by extensive interviews with the audience members aimed at assessing how the piece was being understood and how it was interacting with the highly-charged discourse on the ranching and oil industries in Alberta, ultimately led to a final broader and more urgent question: how theatre might usefully and critically engage with extremely divisive political issues to our collective betterment in a climate of polarized public discourse, media manipulation, and assumed truths. In doing so, Jacobson’s timely, moving paper ultimately plumbed the depths of the local to touch on deeper ethical and aesthetic issues relevant well beyond the context of theatre, performance - and land - in Alberta.
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Cette année, la compétition a donné lieu à une égalité. Par conséquent, nous sommes heureux d’annoncer que le prix 2017 sera attribué à deux récipiendaires, présentés ici par ordre alphabétique :
Katrina Dunn, « Liquid Apocalypse: Contemporary Canadian warnings in theatrical form »
Il s’agissait d’une communication puissante – et effrayante –, à la fois éloquente dans son évocation de l’océan et dans sa portée profonde pour la vie humaine ; impressionnante dans sa construction d’un cadre conceptuel complexe qui expose la menace croissante de l’humanité pour les océans ; fascinante, enfin, dans sa façon d’appliquer, avec profondeur et nuance, cette thèse à deux pièces canadiennes très différentes qui partagent et à leur énergie unique. S’appuyant sur plusieurs pans de la pensée scientifique et de théorie de la performance, cela dans le but de révéler des informations inestimables au niveau des nouvelles formes esthétiques et dramaturgiques venant répondre à l’anthropocène, l’écriture analytique claire et soutenue mais richement texturée de Dunn est en plus renforcée par une présentation convaincante. En attirant doucement l’auditoire avant de révéler les implications plus profondes et plus sinistres du propos, sa communication a développé un impressionnant arc performatif lui permettant de prouver sa thèse avec force sans que l’auditoire se ferme à cause du choc – constituant du fait même l’une des meilleures réponses à l’appel à communications dont le comité a été témoin en 2017.
Kelsey Laine Jacobson, “‘Everything is True, Some Things are Scripted’: Good Fences and the Dialogue of Truthfulness”
L’intrigante boîte à puzzle qu’était la communication de Kelsey Jacobson a débuté par la reconnaissance d’un acte de violence simple mais incontestable : l’assassinat, par un propriétaire de ranch, d’un dirigeant de l’industrie pétrolière en 1998 à cause de mésententes liées à l’utilisation des terres. Cet événement a inspiré Good Fences du Downstage Theatre de Calgary, docufiction présentée en tournée qui explore les rapports tendus entre les industries albertaines de l’élevage et du pétrole. Jacobson est partie de là pour combiner remarquablement son usage judicieux de la théorie ainsi que ses recherches primaires de haute qualité. Cela lui a permis d’argumenter de façon convaincante que, loin de tenter de résoudre et de « clore l’affaire » pour ses spectateurs, la pièce a mêlé de façon particulière des éléments réels et fictionnels de l’histoire, des personnages et acteurs de la pièce, et des « espaces de jeu » de fortune du théâtre in situ dans les petites communautés, afin de constamment remettre en cause le point de rencontre changeant entre mémoire, réalité et « vérité » dans l’esprit des spectateurs, et les secouer efficacement pour les sortir de leurs compréhensions et positions politiques confortables. Son analyse attentive et irréfutable des versions de 2012 et de 2015 du spectacle, éclairée par des entretiens approfondis avec les membres de l’auditoire, lui a permis d’évaluer la façon dont la pièce a été comprise, et comment elle interagissait avec le discours très chargé sur les industries de l’élevage et du pétrole en Alberta ; ultimement, cela l’a amenée à poser une dernière question, plus large et plus urgente : comment le théâtre pourrait s’engager de manière utile et critique pour aborder des problèmes politiques qui divisent un plus haut point, dans le but d’améliorer les collectivités où discours publics sont polarisés, et où sévissent la manipulation médiatique et les vérités présumées. Ce faisant, la communication émouvante de Jacobson, qui tombe à point nommé, a sondé des profondeurs localisées afin de toucher à des questions éthiques et esthétiques plus larges dont la portée va au-delà des contextes du théâtre, de la performance et de la terre en Alberta.
2017 Honourable Mention
Julia Henderson, “Utopian Performativity in The Chop Theatre’s Sonic Elder: Performing Time, Place and Age Identity”
This was a beautifully written, beautifully presented paper that featured cogent layers of well-selected and explained theory carefully nested within and linked to a strong analysis of Sonic Elder, a production by Vancouver’s Chop Theatre that both featured and focused on the experiences of music performers aged 60 and above. Henderson shifted her analysis seamlessly back and forth between a well-articulated concept of a deliberate, utopian “performance” of aging as a conscious act of resistance against eons of systemic cultural, historical, literary and artistic “ageism” (as aggravated by the disposability mentality of an Anthropocene consumer society) - and an affectionate and perceptive consideration of the Sonic Elder production that incorporated sharp insights into the historical/social significance of the venue and its neighborhood, with the biography and personal history of the singers/performers themselves. In her occasional return to the larger keynotes of theory needed to give her analysis of the Vancouver production larger cultural/theoretical resonances, Henderson was aided by not only by her own engaging energy and clarity as a presenter, but a large number of striking slides and short video segments that were evocative not just of the venue and the performance, but traditional artistic, folk, and dramatic representations of old age, pithy quotations from theoretical sources, and images from autobiographical memory. In an echo of 70-year-old Joni Moore’s final line, it sure felt as if the presenter, the audience, and band together were sure “having a good time!”
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Cette communication était très bien écrite et présentée. Elle a souligné l’emploi de couches théoriques pertinentes bien choisies et expliquées intelligemment associées à une analyse convaincante de Sonic Elder, production du Chop Theatre de Vancouver qui a insisté et attiré l’attention sur les expériences de musiciens et musiciennes qui ont 60 ans ou plus. L’analyse de Henderson alternait régulièrement sans rupture entre le concept clairement exposé d’une « performance » utopique motivée par l’intention de vieillir comme acte de résistance contre des millénaires d’« agisme » systémique artistique, littéraire, historique et culturel (exacerbé de nos jours par la mentalité d’une société du tout jetable, société de consommation anthropocène) et une considération perspicace et affectueuse de la production de Sonic Elder qui incorporait des aperçus tranchants de la signification historique et sociale du lieu et de son voisinage avec la biographie et le vécu réel de celles et ceux qui chantaient et jouaient. Aux moments rares où elle a repris les grandes lignes de la théorie dont elle avait besoin pour que son analyse ait de plus grandes résonnances culturelles et théoriques, Henderson avait l’aide non seulement de sa propre énergie et clarté en tant que conférencière, mais aussi par beaucoup de diapositives impressionnantes et d’extraits courts de vidéos qui évoquaient le lieu et le spectacle, aussi bien que des représentations traditionnelles dramatiques, folkloriques et artistiques de la vieillesse, des citations lapidaires tirées de sources théoriques, et des images d’une mémoire autobiographique. Faisant écho à la dernière réplique de Joni Moore, âgée de 70 ans, on avait la forte impression que la conférencière, le public et l’orchestre s’amusaient de plein accord.
2017 Lawrence Prize Committee: Moira Day, Glen Nichols, Natalie Alvarez, Patrick Finn