Nicole Côté, « Représentations des relations entre hégémonie et minorités dans trois pièces de théâtre franco-canadiennes », TRIC/RTAC, 37.1 (2016) : 11-25. 

L’article porte sur quelques pièces de trois dramaturges francophones de l’Ouest canadien : Joey Tremblay et Gilles Poulin-Denis de la Saskatchewan, ainsi que Marc Prescott du Manitoba. L’auteure met astucieusement en dialogue les théories de la traduction et de la culture pour envisager les productions théâtrales hétérolingues comme des artéfacts d’une conversation constante entre les minorités linguistiques et culturelles et l’hégémonie anglophone. Cette conversation, selon Nicole Côté, est celle d’une vie en traduction et en reconstruction incessante. L’analyse, particulièrement fine, tient compte à la fois des niveaux formels et thématiques de cette conversation souvent bilingue qui défie le monolinguisme sur lequel se construit le Canada anglais. Le jury a été impressionné par la considération des différents niveaux de minorisation dans l’article : dans toutes les pièces, la double minorisation, qu’elle soit celle des Métis dans Elephant Wake qui « n’augure pas bien de la survie » (17) ou celle des femmes dans l’œuvre de Marc Prescott qui « cause des ravages particulièrement dévastateurs » (19-20). L’auteure fournit également d’amples nuances à son argument : dans Fort Mac, par exemple, l’hétérolinguisme cesse d’évoquer la minorisation pour prendre la forme de l’hégémonique.

***

The article deals with several pieces by three francophone playwrights from Western Canada: Joey Tremblay and Gilles Poulin-Denis of Saskatchewan, as well as Marc Prescott from Manitoba. The author astutely places in dialogue translation and cultural theories to envision the heterolingual theatre productions as artifacts of an on-going conversation between linguistic and cultural minorities and the anglophone hegemony. This conversation, according to Nicole Côté, is one of a life in constant translation and reconstruction. The sharp analysis considers the different formal and thematic levels of this often-bilingual conversation that defies the foundational monolingualism of English Canada. The jury was impressed by the considerations of different levels of minority status in the article: in each piece, the double minority status, whether those of the Métis in Elephant Wake that “doesn’t herald likely survival” (17) or those of women in Marc Prescott’s work who “cause particularly devastating destruction” (19-20). The author equally provides ample nuance to her argument: in Fort Mac, for instance, the heterolingualism ceases evoking minority to take on hegemonic form.